La crise a presque mis l'économie au point mort et a laissé des millions de personnes sans emploi ou en chômage partiel. Une crise financière fait généralement suite à la dépréciation de la monnaie, à la baisse de la valeur des actions et des obligations, à un accès plus difficile aux prêts et aux hypothèques ou alors aux risques de liquidité et de mobilité des capitaux. La crise financière trouve son origine sur le marché du logement américain. Même si beaucoup diraient que l'effondrement des prix des logements de 2007 à 2009 est le symptôme d'un problème beaucoup plus profond. Ce qui révèle une faiblesse fondamentale du système financier au niveau mondial.
L'État dépense des milliards d’euros pour essayer de maintenir les entreprises à flot. Avec l’appuie des banques pour maintenir le flux de trésorerie, il offre des congés de remboursement de prêts aux consommateurs.
Le nombre de personnes en chômage partiel passe à 12, 4 millions le 11 mai. D'une urgence sanitaire à une catastrophe économique, peut-on parler de crise financière ?
Qu’est-ce qu’une crise financière ?
Dans une crise financière, les prix des actifs connaissent une forte baisse de valeur. Les entreprises et les consommateurs sont incapables de payer leurs dettes et les institutions financières connaissent des pénuries de liquidités. Elle est souvent associée à une panique ou à une crise bancaire au cours de laquelle les investisseurs vendent des actifs ou retirent de l'argent des comptes d'épargne. En effet, ils craignent que la valeur de ces actifs ne baisse s'ils restent dans une institution financière. D'autres situations qui peuvent être qualifiées de crise financière comprennent l'éclatement d'une bulle financière spéculative, un krach boursier, un défaut souverain ou une crise monétaire.
Une crise financière peut être limitée aux banques. Elle peut également se propager à travers une seule économie, d'une région ou des économies du monde entier.
Cette dernière fait référence à plusieurs types de crises selon le Fonds monétaire international (FMI) :
- Crises monétaires : cela se produit lorsqu'une monnaie subit une forte dévaluation avec une réduction conséquente du pouvoir d'achat.
- Crise de la balance des paiements ou Arrêt soudain : Elle survient lorsque les capitaux étrangers cessent soudainement d'entrer dans le pays. Dans ces cas, la stabilité de la balance des paiements est donc menacée.
- Crise bancaire : elle survient lorsque les gens commencent à fermer rapidement leurs comptes des suites de problèmes de liquidité de leur banque. Une perte de liquidité substantielle bloque effectivement les opérations de cette dernière. Sans cette liquidité, la banque risque la faillite. C'est ce qui est arrivé à Lehman Brothers en 2008.
- Crise de la dette : elle peut concerner à la fois un État souverain, mais aussi une entreprise privée. La crise survient lorsqu'un État ou une entreprise n'est pas en mesure de rembourser la dette contractée et déclare par conséquent la faillite. Puisqu'il y aurait également des dommages au créancier, il existe des moyens de résoudre cette crise. Par exemple, la restructuration de dette, qui peut consister à annuler ou à baisser les intérêts, mais aussi à obtenir une extension des paiements.
On constate que l’augmentation surdimensionnée des prix des actifs, à savoir l’immobilier et la croissance des volumes de crédit, précédent le plus souvent les crises financières. Mais d’autres facteurs peuvent également être pris en compte comme c’est le cas actuellement à la suite d’une crise pandémique.
Impact sur l'économie
Les crises financières ont clairement des effets non controversés sur l'activité économique. Elles peuvent déclencher des récessions, explique le FMI. Or, le cycle économique est programmé pour passer par quatre phases : reprise, expansion, ralentissement, récession.
La récession ne résulte pas toujours de la crise financière. Il peut y avoir une récession même en l'absence de crise. Cependant, comme le souligne le Fonds Monétaire International, les crises financières ont souvent tendance à aggraver les récessions par rapport aux crises "naturelles". La durée moyenne d'une récession associée à une crise financière est d'environ six trimestres, soit deux de plus que pour une récession normale.
Les récessions consécutives aux crises montrent des baisses beaucoup plus importantes de la consommation, des investissements, de la production industrielle, de l'emploi, des exportations et des importations.
Combien d'emplois seront perdus à cause de la pandémie ?
Les secteurs les plus durement touchés sont le transport aérien, l'hôtellerie et le tourisme.
Aux États-Unis, plus de 33 millions de personnes ont demandé des allocations de chômage au cours des sept dernières semaines. Le chômage pourrait atteindre la barre des 20 %.
Le chômage étant déjà à son plus haut niveau depuis 45 ans, de nombreux travailleurs de l'économie informelle indienne risquent de perdre leur emploi. Il en va de même dans de nombreux pays à faible revenu et en développement.
L'Organisation internationale du travail (OIT) a estimé que la pandémie éliminerait 6,7% des heures de travail dans le monde ce trimestre. Cela équivaut à 195 millions de travailleurs à temps plein.
Une crise financière après la crise sanitaire ?
La récession qui frappe l'économie française commence à se faire sentir plus fortement dans les statistiques du marché du travail. Selon les données publiées le 28 avril par la Direction de la Recherche du Ministère du Travail (Dares), Au premier trimestre 2020, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A de Pôle Emploi) a augmenté de 0,7 %. Cela représente une augmentation de 25 100 sur l’ensemble du territoire, y compris en Outre-Mer.
Si l'on se concentre uniquement sur le mois de mars, les conséquences sont encore plus importantes. Le nombre de chômeurs a augmenté de 246 000 (+ 7,1%) pour atteindre 3 732 500 de personnes. Ceci est une augmentation sans précédent depuis 1996. Et cela, construit sur une période qui comprend les deux premières semaines de confinement (mis en œuvre depuis le 17 Mars). Ces données ont évidemment été influencés par le coup que le Covid-19 a infligé à l'économie française.
Le rapport du 05 mai indique que le nombre de demandes d’activité partielle a aussi augmenté de 0,7 million en une semaine (12 100 000 de personnes touchées). Soit 998 000 entreprises concernées. Et toujours selon la direction de recherche du ministère du Travail, 843 000 demandes d’indemnisations ont été déposées au 4 Mai.
Les statistiques du 11 mai montre 1 283 000 nouvelles demandes d’autorisation préalable d’activité partielle, soit plus de 39 000 en une semaine. Ce qui ramène le nombre de demandes à 12,4 millions, soit une hausse de +0,3 million en une semaine. Par ailleurs, on assiste à 891 000 demandes d'indemnisation, soit une hausse de 77 000 en une semaine. Ces demandes ont été déposées par 787 000 entreprises au titre des heures d’activité partielle effectivement chômées en mars 2020.
Selon l’avis des experts, le chômage semble avoir atteint son pic. On peut espérer s’attendre à une décrue d’ici les prochaines semaines.
Coronavirus la pire crise après la grande dépression de 1929 ?
L'épidémie de COVID-19 a déclenché un ralentissement économique. De nombreux ménages et entreprises ont rencontré des difficultés à honorer leurs obligations financières durant la crise. Les demandes de chômage ont augmenté au cours des six dernières semaines, et le produit intérieur brut (PIB) de la plupart des pays en ont subi les retombées.
Les portefeuilles de prêts, de titres et de produits dérivés des banques subissent également les conséquences de cette crise. D'autres sources de revenus bancaires ont également commencé à se tarir.
Alors, peut-on parler de crise financière ? Le bon sens nous conseillerait plutôt d’attendre au moins vers la fin de l’été pour avoir de vraies indications. Parler de crise financière serait prématuré, bien que beaucoup d’indicateurs semblent l’affirmer.
En revanche, tous les éléments sont réunis pour déboucher sur une crise financière : la faillite de plusieurs PME ou de grands groupes comme le cas de Maxwells aux USA. Le décalage des remboursements de crédit qui pourrait amener à un problème de financement d’autres projets.